mercredi 25 janvier 2023

La vie privée floue

Au cours de français auquel je participe on avait choisi pour manuel ”La France au quotidien” (imprimé 2020). Je le trouve meilleure que les précurseurs parce qu’il ne répète pas des clichées et stéréotypes mais cherche à présenter seulement des faits réels. Dans l’avant propos on spécifie que la matière du livre est aussi bien pour les enseignants que pour les étudiants. Les premières ”y trouveront matière à enrichir leur culture personnelle” et les dernières ”pourront se familiariser avec des thèmes … qui s’articulent autours de 12 chapitres”.


Récemment nous avons traité le chapitre 3 ”La famille”. La définition contemporaine de famille étant spécifié, on constate que la vie de famille appartient au domaine privé. Malgré, on a vu nécessaire d’ajouter que ”c’est aussi une affaire publique car l’évolution de la structure familiale a de multiple répercussions sur la société”. Ainsi, aux termes de logique floue, chaque famille individuelle devient spécifiée un ensemble dont la vie n’appartient pas au domaine privée que jusqu'à un degré d’appartenance qui est moins de 100 pour cent. 


Voici mon analyse du texte qui se trouve sous le titre ”Vie privée” sur la page 179 du manuel. Il s’agit d’une conversation entre deux personnes dont une pose des questions à l’autre, ça veut dire une conversation en forme d’un interview. Les deux personnes se vouvoient. Évidemment elles ne se connaissent pas. L’interviewée est une femme.


L’intervieweur pose des questions directes sur la vie privée de la femme. Il commence par l'attaque suivant: ”Et quelle est votre situation en regard de l’état civil, mariée, pacsée, séparée…?” 


(Qu’est-ce qui se passe maintenant, je me demande. Où est le respect?)


L’interviewée embarrassée (à juste titre): ”… Alors, écoutez …” 

Après avoir expliqué qu’elle est divorcée et maintenant vit maritalement dans une union libre, comme l’époux et l’épouse, l’intervieweur exige: ”Pourquoi avez vous choisi cette façon de continuer?” 


Possiblement il voulait savoir s’il y en a des enfants dans ce drame, parce que si non, le choix de vivre seul serait la solution normale. Aujourd’hui la situation en France est telle que le nombre de personnes vivant seules est autant que 10 millions déjà en conséquence du fait que le nombre de personnes vivant seules a doublé en 30 dernières ans. 


L’interviewée: ”… Pourquoi ce choix? … Eh ben … écoutez …” 


(Dans cette phase je me suis emmené à me demander si cette conversation est une sorte d’interrogatoire: est-ce que l’intervieweur a un mandat quelconque de poser des questions détaillés sur la vie privée de cette pauvre femme pour quelque but?)


Il semble que la femme interviewée ne possède pas de moyens pour garder la vie privée de sa famille. Elle est obligée d'accepter que le degré d'appartenance de sa vie au domaine privée est en train de s'approcher de nul. Elle se décide à raconter tout sur le passé. Elle mentionne les enfants (pourtant ne dit rien sur les raisons qui aboutissaient au divorce). Pour elle le divorce, toute la procédure, était pénible et douloureuse tant qu’elle ne voudrait jamais la repasser. Enfin, les questions qui suivent touchent à l’avenir et sont moins agressives. Sur la question concernant l’intention d’avoir d’autres enfants la réponse était presque ironique: ”Ça doit être aussi facile hors de mariage que dans le mariage.” 


Le texte a été construit pour les étudiants de la langue française, le but étant d’y inclure touts les termes essentiels du thème du chapitre ("La famille"), mais avait eu pour résultat un texte d'une conversation où l’intervieweur semble avoir aucun respect de la vie privée de l’interviewée et de sa famille. Le même texte a été utilisé tel quel en manuscrit du document sonore pour exercice de la compréhension orale. Bien sûr, pour animer le manuscrit avec tact on a été obligé de trouver un cadre qui rendrait l'ambiance de l'interview positive.   


La conversation dans le document sonore s'avance entre deux femmes qui se vouvoient mais semblent se connaitre assez bien. Cette fois ci la conversation se réalise dans une ambiance conviviale comme entre les meilleures amies. L'animation peut facilement être accepté crédible si on imagine, par exemple, que l'interviewée est en train de chercher de publicité (volontairement réduire l'appartenance de sa vie au domaine privée) et l’intervieweur est journaliste d'un magazine féminin.