mercredi 15 février 2023

Qu’est-ce qui se trouvera dans nos assiettes demain


J'ai présenté ce texte dans L'institute Français Finlande le 13 fevrier 2023

Introduction

L’anticipation est difficile, surtout de l’avenir.” (locution finlandaise)

Celui qui cherche la réponse à la question du titre se trouve au milieu de la prospective. La prospective a été définie comme une anticipation pour éclairer l’action présente à la lumière des futurs possibles et souhaitables. L’action présente n’est pas seulement à prédire l’avenir mais aussi, ou plutôt, à le construire. L’action présente implique le raisonnement depuis le futur vers le présent. L’arbre ne produira pas de fruits demain, si nous ne  le plantons pas aujourd’hui. Le futur nous interpelle autant que le présent.


La définition ci-dessus est la même que celle que je présente sous titre ”Tieteen uusi paradigma” (le nouveau paradigme de la science) dans Kanava 2020, 5. Je propose dans cet article-là que la théorie de conception sera le coeur du nouveau paradigme. Je rappelle que l’homme (homo sapiens) est la seule espèce ayant la capacité de conceptualiser le futur et aussi la capacité de raisonner de façon abductive, c’est à dire, avancer la chaine causale à contre-courant depuis l’effet vers la cause. Oui, nous avons cette capacité, mais le raisonnement n’est pas algorithmique, c’est plutôt intuitive et ne produit que des divinations avertis (valistuneita arvauksia).


Sur des outils de la prospective


Le fonctionnement de la réalité peut être compris et controlé à l’aide des modèles mathématiques. Si les mécanismes des phénomènes et leur interactions sont connus, le modèle prédictif est possible. La visite de l’homme sur la Lune en est une preuve excellente. Pourtant, quand il s’agit des gens et de l’évolution de leur rapport à l’alimentation, seulement un modèle statistique est possible. Alors, pour tenter d’anticiper le futur, ou plutôt les futurs possibles, la prospective consiste à retracer les évolutions passées (tendances) et à se baser sur une extrapolation quelconque par déduction ou induction qui sont les modes causals (co-courants) de raisonnement. Il semble que jusqu’à présent, justement ici le potentiel de l’intelligence artificielle n’ait pas été considéré sérieusement.


L’alimentation en 2030


Je fait référence ici aux textes de Céline Laisney, directrice d’AlimAvenir, France. Elle se focalise sur les changement de comportements alimentaires dans les pays occidentaux. Elle constate que les changements de comportement alimentaire se font progressivement et à des rythmes plutôt lents. La nécessaire diversification des sources de protéines entraînera pour 2030 la redécouverte d’aliments anciens comme les haricots secs, lentilles (linssi, kylvövirvilä), pois chiches (kahviherne), mais préparés autrement, transformés pour être plus pratiques à préparer et plus attractifs. De même, des plantes comme le lupin, le chanvre (hamppu), ou encore la féverole (härkäpapu) serviront d’ingrédients de base à de nombreuse innovations.


Ce qui n’arrivera pas pour 2030 est aussi listé. Il nous faut continuer l’attente de la pilule pour remplacer les repas, comme aussi des insectes pour devenir intégrés dans l’alimentation quotidienne. 

 

Conclusion


On traite ici du futur très proche. Ma réaction immédiate était, que pratiquement rien ne va changer dans 7 ans en ce qui concerne des aliments sur nos assiettes. Mais je peux avoir tort.

Donc, si un aliment-surprise quelconque apparaissait, je lui souhaiterais la bienvenue. En effet, le fait que nous ne sachions pas exactement ce qu’il va se passer en général vaut d’être vécu.