mardi 21 janvier 2014

Comme il est utile le tennis

L’autre jour on jouait au tennis. Doubles. L’un des adversaires (il s’appelle Jarkko) avait arbitré la balle OUT. Son partner n’avait pas d’opinion. Moi et mon partner étions d’avis que la balle était bonne. Un incident d’aucune manière rare au court de tennis, mais cette fois-ci il a réussi à susciter une échange d’idées intéressante.

En tennis il y a la règle suivante: si celui qui arbitre la balle OUT n’est pas certain, la balle est toujour IN. Semble clair. Alors, il était normal que j’ai demandé à Jarkko s’il est certain. Sa réponse était: C’était ma vue subjective. Moi: Oui, mais tu doit avoir une opinion sur la certitude ou incertitude de ce jugement subjective? Lui: Cette chose est déjà incluse dans la subjectivité.

Il n’y avait aucune quérelle, seulement un intérêt commun de clarifier la notion de subjectivité et d’inspecter comment appliquer cette règle, qui dans toute sa simplicité apparente avait soudain commencé à sembler floue plutôt que sans ambiguïté. Si l’incertitude est incluse dans la subjectivité, la règle ne peut entrer en vigueur que dans le cas où celui-même qui arbitre rend explicite son propre soupçon, d’une manière ou d’une autre. 

On s’était mis d’accord pour continuer la discussion: chaqu’un va révéler son jeu. Il semble que nous avons ici une bonne chance à démarrer quelque chose qui ne se réalise souvent: un dialogue ouvert. Par ça j’entend le dialogue dans l’esprit de David Bohm où chaque participant est prêt de mettre en preuve ses propres prémisses. Les prémisses sont dépendantes des antécédents d’une personne qui en est souvent inconsciente, mais elles peuvent facilement être révélés par l’autre ayant une différente conception de la totalité.

Jarkko est psychiatre. Curieusement, cinq jours plus tard je joue au doubles dans un autre groupe dont un des joueurs est aussi psychiatre (il s’appelle Martti). Au cours de jeu quelqu’un commente légèrement un jugement difficile, après lequel je spontanément mentionne cette échange d’idées que j’avait eu. J’explique qu’à mon avis le joueur doit avoir la capacité d’évaluer l’incertitude de son jugement. J’ajoute que cette capacité de penser à ses propres pensées, de juger ses propres jugements, est un trait humain si spécifique qu’il peut être considéré comme une démarquation qui nous distingue des autres espèces animales. Je continue que j’ai fait beaucoup de travail sur ce qu’on appelle en anglais metamodelling. 

Martti se passionne: ”C’est justement ce dont je suis en train de faire de la recherche”. Il propose qu’il m’envoyera quelques papiers récents sur le sujet. Voila! Nous avons un groupe enthousiastique composé de deux psychiatres, l’un retraité, l’autre activement en recherche, et moi avec mon ontologie PSSP. Comme il est utile le tennis. 

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